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L'Eucharistie
18 décembre 2008

9 - Nourriture de Vie éternelle

L'Eucharistie chez les Pères de l'Eglise

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                       * * *

                Ephrem de Nisibe - Mimré 4 Sur la Passion

  Notre Seigneur donna à ses disciples son dernier enseignement de vie ce soir ou il leur distribua son corps et leur fit boire son sang.

  Ce fut un soir parfait que celui ou le Christ accomplit la vraie pâque. Ce fut le soir des soirs, celui ou le Christ mit le sceau à sa doctrine, le soir ou l'obscurité passa, ou les ténèbres devinrent lumière, ou la quatorzième lune devint le jour du soleil nouveau. Le Seigneur avait ordonné que, chaque année, le quatorze nisan la synagogue immolât l'agneau et préparât les azymes ; il donna pour loi à son Eglise de faire, le soir même de cette pâque, mémoire de l'Agneau, fils de notre Dieu qui, avant de s'immoler pour nous, nous a donné son corps et son sang.

  Ô soir à jamais célèbre, durant lesquels les mystères ont été expliqués, l'ancienne alliance scellée et l'Eglise des nations enrichie ! Béni soit le soir, béni soit le temps durant lequel la Cène a été consacrée ! Bénie soit la table qui est devenue un autel pour les apôtres ! Durant la Cène, notre Seigneur produisit une nourriture spirituelle, et mêla à cette nourriture une boisson céleste.


          La véritable nourriture : le Christ

                            * * *      

             Gaudence de Brescia - Homélie pascale    

  Le sacrifice céleste institué par le Christ est vraiment l'héritage légué par son testament nouveau il nous l'a laissé la nuit ou il allait être livré pour être crucifié, comme un gage de sa présence.

  Il est le viatique de notre voyage, notre nourriture sur le chemin de la vie, jusqu'à ce que nous soyons parvenus à celle-ci, en quitant ce monde. C'est pourquoi le Seigneur disait : "Si vous ne mangez pas ma chair et ne buvez pas mon sang, vous n'aurez pas la vie en vous"

     Pierre Chrysologue - Sermon 96-Le repas de Jésus chez les pharisien

  Il priait le Seigneur de manger à sa table. Tu le pries, pharisien, de manger avec toi. Crois, deviens chrétien, afin de te nourrir de lui : "Je suis le pain qui descend du ciel". Dieu accorde toujours plus qu'on ne lui demande. Il s'est offert en nourriture quand on ne le priait que de venir à table.

  Celui qui s'est offert en nourriture, que pourra-t-il te refuser de sa personne dans l'éternité ? Celui qui t'a préparé de telles provisions pour ton voyage, que ne t'a-t-il préparé dans sa demeure éternelle ? "Vous mangerez à ma table, en mon royaume". Tu connais le banquet de Dieu, ne te fais nul souci du menu. Celui qui est digne d'approcher la table d'un roi, goûtera de tous les mets que peut détenir le maître d'un puissant royaume ; et celui qui s'assied à la table du créateur, jouira de tous les délices contenus en la création.

       Jean Chrysostome - Homélie 46 sur Saint Jean

  Souvent les parents confient à des nourrices leurs enfants ; moi, au contraire, je les nourris de ma chair, je me donne moi-même à manger. Je veux tous vous ennoblir et vous donne à tous l'espérance des biens à venir. Celui qui s'est livré pour vous dans ce monde vous fera dans l'autre beaucoup plus de bien encore.

  J'ai voulu être votre frère pour l'amour de vous ; j'ai pris votre chair et votre sang, afin que l'un et l'autre fussent communs entre nous ; Je vous rends cette chair et ce sang, par lesquels je suis devenu de même nature que vous.

       Jean Chrysostome  -  Sermon aux néophytes, 3

  Voyez donc combien le Christ est uni à son épouse. Voyez avec quelle nourriture il nous rassasie. Il est lui-même notre nourriture et notre festin. Comme une femme nourrit son enfant de son lait maternel, en quelque sorte avec son propre sang, ainsi le Christ nourrit sans cesse ceux à qui il a donné la vie de la nouvelle naissance, au prix de son propre sang.

    Jean Chrysostome - Homélie 82 sur Matthieu,5

  Quel est le pasteur qui ait jamais donné son sang pour la nourriture de ses brebis ? Mais que dis-je un pasteur ? Ne voyons-nous pas plusieurs mères qui ont si peu de tendresse pour leurs enfants, qu'après les avoir mis au monde, elles ne leur donnent pas même de leur lait, les mettant entre les mains d'autres femmes qui les nourrissent ? Mais Jésus-Christ ne peut souffrir que ses enfants reçoivent leur nourriture d'autres que de lui. Il nous nourrit lui-même de son propre sang, et en toutes façons nous incorpore avec lui.

  Ne demeurons donc pas dans l'insensibilité après avoir reçu des marques d'un si grand honneur et d'un si prodigieux amour. Vous voyez avec quelle impétuosité les petits enfants se jettent au sein de leurs nourrices, et avec quelle avidité ils sucent le lait de leurs mamelles. Imitons-les, mes frères, en nous approchant avec joie de cette table sacrée, et suçant, pour le dire ainsi, le lait spirituel de ces mamelles divines : mais courons-y avec encore plus d'ardeur et d'empressement, pour attirer dans nos coeurs, comme des enfants de Dieu, la grâce de son Esprit-Saint, et que la plus sensible de nos douleurs soit d'être privés de cette nourriture céleste.

    Saint Pierre Chrysologue  -  Sermon sur le Notre Père

  Le Christ est le pain semé dans le sein de la Vierge Marie, levé dans la chair, formé dans sa Passion, cuit dans le four du tombeau, conservé dans les églises et distribué chaque jour aux fidèles comme une nourriture céleste placée sur les autels

  Toutes les Eucharisties, ne sont qu'une seule et même Eucharistie, avant, maintenant, demain.


       L'amour se donne en nourriture

                            * * *      

       Jean Chrysostome  -  Homélie 46 sur St Jean, 3

  Voilà ce que Jésus-Christ a fait pour nous. Il nous a donné sa chair à manger pour nous engager à avoir pour lui un plus grand amour, et nous montrer celui qu'il a pour nous ; il ne s'est pas seulement fait voir à ceux qui ont désiré le contempler, mais encore il s'est donné à toucher, à manger, à broyer avec les dents, à absorber de manière à contenter le plus ardent amour.

       Augustin d'Hippone  -  Traité 27 sur St Jean,1

  En ce jour, nous célébrons la fête du corps du Seigneur, de ce corps qu'il nous a donné, disait-il aux Juifs, pour nous tansmettre la vie éternelle. Il a expliqué la manière dont il nous communique ce bienfait que nous recevons de lui ; il nous a dit comment il donne sa chair à manger. Voici ses paroles :"Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang; demeure en moi, et je demeure en lui". Tel est le signe auquel nous reconnaissons que nous avons pris cet aliment et bu ce breuvage c'est que nous demeurons en Jésus-Christ, et qu'il demeure en nous ; c'est que nous habitons en lui, et qu'il habite en nous ; c'est que nous nous attachons à lui pour ne pas le quitter.


        La Vie se donne en nourriture

                         * * *         

          Augustin d'Hippone  -  Sermon Mai 12,1

  En quels termes avez-vous entendu le Seigneur nous inviter ? Qui invite ? Qui est invité ? Quelle fête se prépare ? Un maître invite ses serviteurs, et leur sert son propre corps en nourriture. Qui oserait manger son maître ? Et pourtant il a bien dit : "Celui qui me mange vivra par moi".

  Manger le Christ, c'est manger la Vie. Il n'est point mis à mort pour être mangé, mais il rend la vie aux morts. Quand il est mangé, il donne des forces, sans en perdre lui-même. N'hésitons pas, mes frères, à manger de ce pain : il  n'y a pas de danger que nous l'achevions jamais et qu'après l'avoir consommé, nous n'en trouvions plus. Mangeons le Christ. Mangé, il vit ; mis à mort, il ressuscite.

Cyrille d'Alexandrie  -  Commentaire de St Jean, 4,2

  "Je suis le pain vivant descendu du ciel". Cette manne, dit-il, n'était que figure, ombre, image. Ecoutez maintenant ce qui est net sans obscurité. "Je suis le pain vivant ; qui mange de ce pain vivra à jamais." Ceux qui ont mangé la manne sont morts : elle n'était pas source de vie. Celui qui mange ce pain, c'est-à-dire moi-même ou ma chair, vivra à jamais. Ainsi donc, pour la vie de tous, le Christ a donné son propre corps : par lui il rétablit la vie en nous. De quelle manière, je vais le dire autant que je puis.

  Lorsque le Verbe vivifiant de Dieu est venu habiter la chair, il l'a transformée pour qu'elle possède son bien propre, c'est-à-dire la vie. Et s'étant entièrement associé à elle dans une union ineffable, il l'a rendue vivifiante comme il l'est lui-même naturellement. Voilà pourquoi le corps du Christ donne la vie à ceux qui le reçoivent : il chasse la mort quand il entre chez ceux qui meurent, il les soustrait à la corruption puisqu'il porte en lui-même le principe qui supprime la corruption.

  Le Christ est vie par nature, en tant qu'engendré par le Père vivant : mais son corps sacré n'est pas moins lui aussi source de vie, étant associé en quelque sorte et ineffablement uni au Verbe d'où tout être tient la vie. Et puisque la chair du Christ est vivifiante entant qu'unie à la vie par nature, c'est-à-dire au Verbe de Dieu, lorsque nous en goûtons nous recevons la vie en nous, étant unis à elle comme elle l'est au Verbe qui l'habite.

  Quand donc il a ressucsité la fille du chef de la synagogue en lui disant : "Fillette, lève-toi", il lui a pris la main. En lui rendant la vie comme Dieu par son ordre tout-puissant, et en la lui rendant aussi par le contact de sa chair divine, il montre que les deux agissent à la fois dans une seule et même opération.

  D'autre part, quand il faisait route vers la ville de Naïm d'où l'on emportait un mort, fils unique d'une veuve, de nouveau, il toucha la bière en disant : "Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi". Ce n'est donc pas à sa seule parole qu'il donne d'opérer la résurrection des morts. Pour montrer que son corps donne la vie, comme nous l'avons dit, il touche les cadavres et donne par lui la vie aux corps déjà décomposés.

  Si le seul contact de sa chair sacrée rend la vie à la pourriture, quel profit ne trouverons-nous pas à sa vivifiante eucharistie quand nous la recevrons ? Elle nous transformera complètement quand nous y aurons pris part pour nous assurer le bien qui est propre, c'est-à-dire l'immortalité.

  "Le Verbe s'est fait chair'. L'évangéliste a dit sans hésiter, non pas : "a pris chair", mais "s'est fait chair", afin de bien montrer leur union. Donc, qui mange la chair sacrée du Christ a la vie éternelle puisque cette chair renferme le Verbe qui est vie par nature. C'est pourquoi il dit : "Moi je le ressusciterai au dernier jour."

  Le Verbe n'est pas venu habiter la chair il s'est fait chair . Le Christ n'a pas reçu la vie il est vie.

Cyrille d'Alexandrie  - Commentaire sur Jean,4,3

  Comme on dit que la lumière jaillit de la lumière, ainsi la vie jaillit de la vie, et de même que Dieu le Pére éclaire de sa lumière, c'est-à-dire de son fils, ce qui a besoin d'être éclairé, assagit de la sagesse ce qui peut être assagi, fortifie de sa force ce qui demande à être fortifié, de même, il vivifie tout ce qui attend la vie de lui, de sa vie propre ce qui émane de lui-même, c'est-à-dire de son fils.

  Lors donc que celui-ci dit : "Je vis par le Père", n'y voyez pas l'aveu qu'il vivait pour avoir reçu la vie du Père, mais c'est pour avoir été engendré par le Père vivant qu'il s'est déclaré lui aussi vivant.

Ambroise de Milan  -  Sermon sur le Ps 118,18,28

  De ce pain, il est dit : "tous ceux qui s'éloignent de toi, périront" (Ps 72,27). Si tu t'éloignes de lui, tu périras. Si tu t'en approches, tu vivras, il est le pain de vie. Celui donc qui mange la vie, ne peut pas mourrir. Comment, en effet, pourrait-il mourrir celui pour qui la nourriture est vie ? Comment pourrait-il défaillir celui qui a une substance vitale ? Allez à lui et rassasiez-vous, car il est le pain. Allez à lui et buvez car il est la source. Allez à lui et vous illuminez car il est la lumière. Quel est-il celui-là, demandez-vous ? Ecoutez-le lui-même vous dire : "Je suis le pain de vie, qui vient à moi n'aura pas fain et qui croit en moi n'aura jamais soif" (Jn 6,35)


     La Résurrection des corps

                      * * *            

   Irénée de Lyon  -  Contre les hérésies,IV,18

  Le pain qui vient de la terre, après avoir reçu l'invocation du Seigneur, n'est plus du pain ordinaire, mais l'Eucharistie, constituée de deux choses : l'une terrestre et l'autre céleste. De la même manière, nos corps qui participent aussi à l'Eucharistie, ne sont plus corruptibles, mais portent l'espérance de la résurrection.

La Résurrection des corps est la conséquence de l'incarnation !

  Théodore de Mopsueste  -  Homélie catéchétique  15,8-9

  Voilà pourquoi il nous transmit aussi le pain et le calice : parce que c'est par la nourriture et la boisson que nous durons en cette vie d'ici-bas. Mais il appela le pain "corps" et le calice "sang", parce que la passion atteignit le corps, le broya et fit se répandre le sang. De ces deux réalités par lesquelles fût acomplie la passion, il fait la figure de la nourriture et de la boisson, pour manifester la vie perdurable en l'immortalité et c'est en attendant de la recevoir que nous participons à ce sacrement, par lequel nous croyons avoir une espérance ferme de ces biens à venir.

    Irénée de Lyon  -  Contre les hérésies,V,3

  Et de même que le bois de la vigne, après avoir été couché dans la terre, porte du fruit en son temps, et que "le grain de froment, après être tombé en terre" et s'y être dissous, resurgit multiplié par l'Esprit de Dieu qui soutient toutes choses  -  ensuite, moyennant le savoir-faire, ils viennent en l'usage des hommes, puis, en recevant la parole de Dieu, ils deviennent l'Eucharistie, c'est-à-dire le corps et le sang du Christ  -  de même nos corps qui sont nourris par cette Eucharistie, après avoir été couchés dans la terre et s'y être dissous, ressusciteront en leur temps, lorsque le Verbe de Dieu les gratifiera de la résurrection "pour la gloire de Dieu le Père" : car il procurera l'immortalité à ce qui est mortel et gratifiera d'incorruptibilité ce qui est corruptible, parce que la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse.

      


"...Afin que vous deveniez participants de la nature divine"

                              * * *      

          Ambroise de Milan  -  Des Sacrements,6

  "Je suis, dit-il, le pain vivant qui suis descendu du ciel." Cependant la chair n'est pas descendue du ciel, c'est-à-dire qu'il a pris chair d'une vierge sur terre. Comment donc le pain est-il descendu du ciel, et le pain vivant ? Parce que Notre Seigneur Jésus Christ participe à la fois à la divinité et au corps, et que toi qui reçois son corps, tu participes à sa nature divine par cet aliment.

        Hilaire de Poitiers  -  Traité sur la Trinité

  Parce que véritablement "le Verbe s'est fait chair", c'est véritablement aussi que nous mangeons le Verbe incarné en communiant au banquet du Seigneur.

  "De même que le Père, qui est la vie, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui mangera ma chair vivra par moi." Donc, il vit par le Père ; et de la manière dont il vit par le Père, nous-mêmes vivons par sa chair. Tout ce parallèle est à la base de notre intelligence du mystère ; il nous fait comprendre, par le modèle proposé, ce qui se passe. Donc, ce qui nous donne la vie, c'est que, dans les êtres charnels que nous sommes, le Christ demeure en nous par sa chair ; et il nous fera vivre en vertu du principe qui le fait vivre par le Père.

         Jean Chrysostome  -  Homélie 46 sur Jn,1

  "Et je le ressusciterai au dernier jour". Dans ces paroles la dignité du Fils éclate merveilleusement. Le Père attire, et le Fils ressuscite. L'Ecriture ne divise point les oeuvres du Père et du Fils

       Ephrem de Nisibe  -  Mimré 4 sur la Passion

  Recevez, mangez avec foi, sans hésiter, car c'est mon corps, et celui qui le mange avec foi, mange avec lui le feu de l'Esprit divin.

  Prenez-en et mangez-en tous et par lui mangez l'Esprit-Saint ; car c'est véritablement mon corps, et celui qui le mange vit éternellement.

    Théodore de Mopsueste  -  Homélie catéchétique 15,3-4

  Puisqu'à présent, par le moyen du baptème, c'est dans l'espérance de cette naissance attendue que nous naissons en une sorte de figure, il noys faut nécessairement une nourriture qui convienne à cette vie d'ici-bas, qui, comme en figure, nous nourrisse de la grâce de l'Esprit Saint.

  Aussi le bienheureux Paul dit-il : "Chaque fois que vous mangez ce pain et duvez, ce calice, c'est la mort de notre Seigneur que vous commémorez, jusqu'à ce qu'il vienne". Il montre que notre Seigneur, en venant du ciel, fera paraître ce genre de vie à venir et fera notre résurrection à tous. Puisque dès lors nous serons immortels en notre corps et immuables en notre âme, nécessairement cessera l'usage des symboles et des figures : puisque, étant dans les réalités mêmes, nous n'aurons plus dès lors besoin de signes qui fassent surgir le souvenir de ce qui va avoir lieu.

  De même, en effet, que dans ce monde-ci deux choses nous font avoir l'être, la naissance et le nourriture  -  par la naissance en effet nous prenons l'être, tandis qu'en nous nourrissant nous obtenons de durer dans notre être  -  de même est aussi le monde à venir : Quand nous y serons nés par la résurrection, nous prendrons l'être, mais étant immortels nous durerons dans notre être.

        souvenir de ce qui va avoir lieu.

                                     * * * 

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